LE CLOCHER
Martigny est fière de son clocher car à quelque point d’horizon que l’on se place, il attire le regard. Sa flèche octogonale, une véritable pièce d’art, comprend 16 ouvertures d’inspiration gothique. Ses huit ouvertures à colonnes médianes en font le clocher le plus effilé du Valais.
Un ensemble de 6 cloches
Derrière cette magnifique porte ouvragée, tout en haut d’un escalier raide et étroit, se trouve l’ensemble de cloches de l’église. La première, qui est aussi la plus ancienne, date de 1550. Sa tonalité, un FA grave, raisonne déjà dans le clocher médiéval précédent, et sonne aujourd’hui pour marquer les heures. Signée FS, cette grande cloche pourrait être l’une des premières œuvres de Franz Sermund, fondeur originaire de Bornio, devenu bourgeois de Berne en 1567. 4 cloches s’ajoutent entre 1745 et 1748. Ces dernières sont le fruit du saintier lorrain Etienne Ducrey. Enfin, cet ensemble phonique est complété en 1797 d’un LA bémol, une sixième et dernière cloche, par Pierre Dreffet de Vevey.
Vue intérieure du clocher
À la fin du XXe siècle, le clocher est complètement électrifié par la maison suisse Muri Baer, spécialisée dans la technique des églises. Une vingtaine de mélodies ont été ainsi programmées pour marquer les dimanches et les jours de fête.
Un clocher, deux églises
Entre 1150 et 1160, L’évêque de Sion Louis donne la paroisse de Martigny à la communauté du Grand-Saint-Bernard. Pour permettre la prière commune des chanoines, le chœur de l’église est remodelé et un clocher lui est accolé. Lors de la reconstruction du bâtiment, à la fin du XVIIe siècle, le choix architectural se porte sur l’esthétique antique avec un plan basilical comprenant une nef centrale surélevée munie de fenêtres sur les bas-côtés. À cette occasion le chœur est déplacé à l’ouest et le clocher reste isolé à un endroit improbable. Il est alors encastré de manière visible dans l’église. Ce mur du XIIe siècle est resté intact, tandis que le reste du clocher est refait de 1717 à 1723.

